Si cet examen fait toujours plus ou moins sourire quand il ne fait pas peur, le toucher rectal n'en reste pas moins un examen très important et rapide dans le diagnostic de certaines pathologies graves, notamment le cancer. Comment et dans quels cas pratique-t-on un toucher rectal ?
Les réponses à vos questions dans notre article.
Dans quels cas pratique-t-on un toucher rectal ?
Le toucher rectal est indiqué :
- en urgence pour des douleurs abdominales et des douleurs pelviennes ;
- dans le cadre du dépistage du cancer de la prostate à partir de 50 ans, voire à partir de 45 ans pour les patients à risque de cancer (antécédents familiaux de cancer de la prostate) ;
- en cas de visites médicales de routine à la recherche d'éventuelles lésions du rectum ;
- en cas de troubles de la miction liés ou non à une hyperplasie bénigne de la prostate ;
- en cas de recherche d’un cancer de la prostate quel que soit l’âge.
Bon à savoir : dans le jargon médical, le toucher rectal est appelé « TR ».
Utilité du toucher rectal
Un toucher rectal permettra de diagnostiquer :
- les hémorroïdes externes et internes ;
- des tumeurs de l’anus et du rectum ;
- une prostate augmentée (adénome ou tumeur) ;
- une appendicite ;
- un abcès ou un épanchement dans le cul-de-sac de Douglas ;
- une péritonite ;
- un fécalome (amas de matières fécales qui bloquent le transit des selles) ;
- des rectorragies ou un méléna (saignements dans les selles pouvant révéler la présence d'un cancer du haut ou du bas grade digestif).
Il permet aussi d'évaluer le tonus musculaire du sphincter anal en cas de suspicion d’une maladie neurologique.
Bon à savoir : le cul-de-sac de Douglas est une membrane du péritoine qui tapisse la cavité abdominale, entre le rectum et l'utérus chez la femme, entre la vessie et le rectum chez l'homme.
Toucher rectal : déroulement de l'examen
Le toucher rectal peut être un geste traumatisant pou certaines personnes eu égard à l’intimité qu'il concerne.
Il doit donc être pratiqué avec une extrême douceur, et le patient doit être informé du geste et de sa pratique mais surtout de son importance pour le diagnostic.
Les positions à prendre lors d'un toucher rectal pour le plus de confort de part et d'autre sont :
- allongé sur le dos, les jambes fléchies et les poings sous les fesses ;
- en position penchée en avant, les coudes posés sur la table de l’examen ;
- allongé sur le côté droit ou gauche ;
- sur une table d’examen gynécologique en position gynécologique, les pieds dans les étriers.
Le geste est tout simple et consiste pour le médecin à introduire son index ganté et lubrifié par de la vaseline afin de palper la prostate, et d'évaluer la totalité de l'ampoule rectale.
Le toucher rectal ne présente aucun risque ni aucune contre-indication, sauf en cas de prostatite connue, d’hémorroïdes ou de fissure anale douloureuse.
Il est réalisé sans anesthésie, c'est un examen rapide et indolore.
Bon à savoir : chez l'adulte, on utilisera l'index pour pratiquer cet examen alors que, chez le nourrisson, on se servira de l'auriculaire.