Fasciite nécrosante

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Homme fièvreux 123RF / Blaj Gabriel

La fasciite nécrosante est une maladie redoutable qui engage le pronostic vital des personnes qu'elle frappe, et qui laisse de nombreuses séquelles après guérison. Découvrons ses causes, ses symptômes et la façon de la traiter.

Fasciite nécrosante : définition

La fasciite nécrosante est une maladie infectieuse rare mais très dangereuse. Elle est également appelée « maladie dévoreuse de chair » car elle entraîne la destruction des tissus mous profonds. Elle atteint parfois également le muscle, on parle alors de myosite nécrosante. Le taux de mortalité qui lui est associé est élevé, de l'ordre de 20 à 30 %.

Causes

La maladie est causée par un agent infectieux, une bactérie. Il s'agit le plus fréquemment de streptocoques du groupe A. De nombreuses personnes sont porteuses de ce microbe, sans pour autant tomber malade. Cependant, il peut entraîner des affections variées, de la plus banale à la plus sévère : maux de gorge, la scarlatine, l'impétigo (une maladie cutanée), rhumatisme articulaire aigu, pneumonie, choc septique...

Le microbe pénètre l'organisme par l'intermédiaire d'une plaie (une coupure, une brûlure ou une incision liée à une opération chirurgicale). Mais bien souvent, aucune lésion apparente n'est visible. De façon générale, en cas de blessure, il est important de bien se nettoyer et de désinfecter la zone lésée, pour éviter tout risque de contamination par des microbes. Si une petite plaie met du temps à guérir et provoque une douleur qui semble disproportionnée, il convient de consulter rapidement.

Bon à savoir : la varicelle augmente le risque de développer la fasciite nécrosante d'un facteur 10 !

Qui est concerné ?

La fasciite nécrosante est peu fréquente mais rencontrée dans tous les pays. Si elle peut frapper des personnes en bonne santé, elle est plus fréquente chez certaines populations fragilisées :

  • les personnes âgées de plus de 60 ans ;
  • les personnes dont le système immunitaire est mis à mal par une maladie comme le VIH/SIDA, ou qui ont subi certains traitements (radiothérapie ou chimiothérapie en cas de cancer, traitement anti-rejet consécutif à une greffe...) ;
  • les patients diabétiques ;
  • les personnes souffrant d'insuffisance veineuse ou d'artériopathie oblitérante des membres inférieurs ;
  • les usagers de drogues injectables ;
  • les personnes souffrant d'alcoolisme chronique ;
  • les personnes obèses (IMC supérieur à 30) ;
  • les personnes consommant beaucoup d'anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Bon à savoir : la maladie est contagieuse : les risques de la contracter sont importants lorsqu'on vit sous le même toit qu'une personne contaminée.

Fasciite nécrosante : symptômes

La maladie se traduit par l'apparition de différents types de symptômes :

  • une forte fièvre ;
  • des douleurs, un gonflement et des rougeurs au niveau du point d'infection. L’œdème s'étend rapidement, jusqu'à 3 cm par heure ;
  • des cloques apparaissent sur la peau ;
  • la peau prend une teinte de plus en plus foncée, jusqu'au noir, traduisant la nécrose des tissus ;
  • la tension artérielle chute brutalement.

La maladie peut conduire à un choc septique, une insuffisance rénale et une défaillance de l'ensemble des organes. Le décès peut survenir très rapidement, en moins de 24h, si la personne n'est pas prise en charge rapidement.

Gangrène de Fournier

Il existe un type particulier de fasciite nécrosante, la gangrène de Fournier. Elle s'attaque à la zone génitale, au périnée et à la région anale. Elle peut apparaître en cas de lésions au niveau du côlon ou du rectum (à la suite d'un abcès par exemple, d'hémorroïdes, d'une diverticulose, d'un cancer du rectum...), de la région uro-génitale (infection urinaire ou génitale, présence d'une sonde urinaire, circoncision...) ou cutanées. Plusieurs microbes sont souvent impliqués (entérocoques, streptocoques, staphylocoques, Escherichia coli...). Elle touche bien plus fréquemment les hommes que les femmes.

Traitements de la fasciite nécrosante

En cas de fasciite nécrosante, il faut aussitôt appeler le 15 pour une hospitalisation en urgence dans un service spécialisé. Après admission en service de réanimation, le patient va recevoir un traitement à la fois médicamenteux et chirurgical.

Antibiotiques

Pour détruire la bactérie responsable de l'infection, différents types d'antibiotiques peuvent être utilisés, et notamment l'association de pénicilline à la clindamycine. Ils ont cependant du mal à atteindre les zones lésées, car les vaisseaux sanguins sont endommagés et peinent à acheminer les substances jusqu'à celles-ci.

Chirurgie

Il est indispensable de retirer l'ensemble des tissus morts par chirurgie ; si l'atteinte est très importante, l'amputation d'un membre est parfois inévitable. Le port d'une prothèse pourra être envisagé dans un second temps pour compenser l'absence du membre concerné.

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